Une symphonie inspirée de la crise du verglas de 1998

En 1998, en plein cœur de l’hiver, la crise du verglas frappait de plein fouet une majorité de québécois. Maxime Goulet a composé une symphonie afin de commémorer cet événement qui a profondément marqué l’histoire de la province.

L’artiste, qui a bon nombre de créations musicales à son actif, trouvait intéressant de revenir sur l’événement avec 25 ans de recul. « Je trouvais que c’était une façon intéressante d’aborder l’environnement de façon plus métaphorique. Durant la crise du verglas, on s’est rendu compte à quel point notre destin est lié à celui de l’environnement. Quand il y a des perturbations, on en ressent les effets directs », explique-t-il.

Une tempête en quatre temps

La reproduction du concept de tempête par un orchestre est intéressante, puisque le chaos peut être reproduit avec des sons. L'œuvre en quatre mouvements explore différents moments clés de la crise. « Le premier mouvement, tourmente, est une musique dramatique qui évoque le déchaînement des éléments naturels », continue-t-il. Cette première partie réfère à la fois à la tourmente météorologique que psychologique.

Le deuxième mouvement, chaleur, fait référence au moment positif de la crise, où ceux qui n’avaient plus d’électricité pouvaient trouver refuge. « Ça a mis en valeur l’empathie et la générosité des êtres humains entre eux. C’est la chaleur à la fois du feu autour duquel on se réchauffe, mais aussi la chaleur humaine », ajoute celui qui tente de rejoindre un public de tous horizons dans ses compositions.

Les nuits plongées dans le noir total ont inspiré le troisième mouvement de la symphonie, intitulé noirceur. La beauté mystérieuse d’une nuit éclairée par le ciel étoilé était jumelée avec l’incertitude de la suite des événements. « Ce mouvement est également un hommage à toutes les personnes qui sont décédées dans la crise du verglas », renchérit-il. Rappelons que 35 décès sont survenus lors de cette période et 945 personnes ont subi des blessures.

Le mouvement final, lumière, rappelle le moment tant attendu du retour de l’électricité. Plus positif et tourné vers l’avenir, celui-ci a un tempo plus rapide. « On peut y entendre de la caisse claire, un rappel de l’armée qui était venue en aide aux citoyens pour rebâtir les lignes électriques », note l’artiste. La symphonie sera entre autres interprétée par l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières, de Sherbrooke et de l'Orchestre classique de Montréal en 2023. Le premier mouvement sera toutefois présenté pour la première fois à l’automne 2021, à Houston, au Texas.


Le compositeur n’en est pas à sa première création musicale à thématique météorologique : l’an dernier, M. Goulet a conçu de petites capsules intitulées Micro Météo qui alliaient courts poèmes et opéra. Plus récemment, l’artiste a composé une pièce traitant des changements climatiques, The Flight of the Hummingbird.

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