La Niña : un changement se prépare

La Niña, bien campée dans l'océan Pacifique, risque de tirer sa révérence au cours des prochains mois.


Pour une troisième année consécutive, la saison hivernale se déroulera sous le signe de La Niña. Un tel phénomène est plutôt rare, et ne s'est produit que deux fois depuis le début de la collecte des données.


Définition : La Niña est une zone de refroidissement des températures des eaux de surface au large du Chili, dans l'océan Pacifique. Cette anomalie a des impacts marqués sur la météo de l'hémisphère Nord, et son influence est particulièrement perceptible pendant l'hiver.


En fait, La Niña est la phase froide du système El Niño-oscillation australe (ENSO), un phénomène complexe à l’origine de grandes variations climatiques d’une année à l’autre et dont les effets sont ressentis à l’échelle planétaire. L'ENSO alterne souvent entre une phase froide (La Niña) et une période d'anomalie chaude (El Niño).

Normalement, les vents au-dessus de l’équateur soufflent fort de l’est vers l’ouest, ce qui pousse de l’eau plus chaude vers l’ouest et cause une accumulation d’eau froide le long des côtes de l’Amérique du Sud. Pendant un épisode El Niño, ces vents sont plus faibles, ce qui permet à l’eau chaude de se déverser vers l’est, entraînant des changements dans les tendances météo.

Cependant, lorsque c’est La Niña qui sévit, les vents d’est en ouest s’intensifient et poussent l’eau chaude de surface encore plus à l’ouest. L’eau froide remonte alors des profondeurs des océans à l’est.

La Niña commence à tirer sa révérence

La Niña restera bien campée dans l'océan Pacifique pour tout l'hiver et pour une partie du printemps. Elle commence cependant à perdre des plumes, ce qui laisse entrevoir un ENSO neutre vers les mois d'avril, de mai et de juin.

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Cependant, la phase chaude risque de prendre le relais pour les mois d'été. El Niño pourrait effectivement commencer à se bâtir au début de la saison estivale.

Il est cependant tôt pour se prononcer de manière précise sur l'intensité d'El Niño, à l'heure actuelle.

Activité tropicale : El Niño peut jouer un rôle

El Niño a notamment un impact sur la formation de systèmes tropicaux. Dans l'océan Atlantique, un tel contexte rime généralement avec une activité plus faible : l'atmosphère est plus stable et le cisaillement des vents, plus fort, ce qui limite les possibilités.

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Cela peut avoir des impacts jusque chez nous. Au Québec, les perturbations tropicales a des effets principalement sur l'est de la province, qui écope souvent des vestiges. On peut notamment penser à l'ouragan Fiona, qui a frappé de plein fouet la Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine et les Maritimes. Dans un contexte El Niño, ces dépressions risquent d'être moins nombreuses.

À l'inverse, cela signifie souvent une hyperactivité dans le bassin Pacifique.


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